La Batcave du film – Batman v Superman – 2016 … Esthétique rationnelle et désenchantement du mythe

Crédit photo : DC Comics. © 2016 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman v Superman – 2016

Dans le film Batman v Superman: Dawn of Justice de Zack Snyder, diffusé en 2016, la Batcave est radicalement différentes des représentations souterraines et gothiques héritées de Tim Burton ou de Christopher Nolan. Elle est conçue comme un espace épuré, fractionné en ilots lumineux, dans une atmosphère presque clinique, qui traduit à la fois l’évolution du personnage de Bruce Wayne et la reconfiguration symbolique de son rapport à la technique. La scénographie repose sur un minimalisme architectural et le refus de l’iconographie cavernicole qui caractérisait les itérations précédentes.

Un espace transparent et rationalisé

Loin des grottes humides et ténébreuses des versions antérieures, la Batcave de Zack Snyder adopte les codes visuels de l’architecture contemporaine : surfaces vitrées, structures métalliques apparentes et plans ouverts. L’eau y demeure présente, une nappe d’eau souterraine traverse l’espace, mais elle ne constitue plus un élément menaçant ou chaotique, elle devient un signe de continuité naturelle, une trace du sous-sol maîtrisée par la technologie humaine. Cette scénographie reflète la volonté de Zack Snyder de représenter un Batman vieillissant, dont l’efficacité repose désormais sur l’ordre et la précision plutôt que sur la force brute ou l’instinct.

Le dispositif scénographique privilégie la transparence fonctionnelle : chaque élément de décor expose son usage, sans mystère ni artifice. Les murs de verre, les passerelles métalliques et la présence constante de technologies font de cet espace un laboratoire d’ingénierie plutôt qu’un repaire mythique. La Batcave devient ainsi un environnement de travail rationnel, où la dimension héroïque se dissout dans la routine technique.

Crédit photo : DC Comics. © 2016 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman v Superman – 2016

Une esthétique du contrôle et du désenchantement

La lumière blanche et froide, diffuse et calculée, remplace l’obscurité expressive des films précédents. Ce choix scénographique traduit une mutation symbolique : Batman n’est plus le chevalier de l’ombre, mais un tacticien passer maître dans l’art du contrôle et de la planification. Les écrans, les systèmes électro-mécaniques et le matériel de laboratoire omniprésents soulignent une domination technologique totale, mais également une forme de solitude. Le personnage de Bruce Wayne évolue dans un espace où chaque geste est dictée par la technologie, qui devient à la fois outil et limite.

La Batcave de Zack Snyder exprime ainsi une esthétique du désenchantement : le lieu mythique du secret héroïque se transforme en un espace d’observation et de contrôle, marqué par la froideur rationnelle du monde moderne. La scénographie se fait le miroir du personnage : vieillissant, désabusé, mais toujours rigoureusement maître de son environnement.

La Batcave comme dispositif narratif

Sur le plan narratif, la Batcave de Batman v Superman: Dawn of Justice s’affirme moins comme un sanctuaire que comme une plateforme stratégique, un espace de préparation et de calcul. Elle n’est plus le lieu du secret intérieur, mais celui de la planification méthodique. C’est depuis cette base, intégralement rationalisée, que Bruce Wayne orchestre son affrontement contre Superman, conçoit ses armes et élabore l’armure de combat. Dans cette perspective, la Batcave fonctionne comme une projection mentale du héros : un espace où se spatialise sa psyché, dépouillée, rigide, ordonnée, presque aseptisée.
L’absence de décor superflu et la prédominance de la matière brute (verre, métal, roche nue) traduisent une esthétique de la fonctionnalité absolue, où chaque élément répond à une finalité opératoire. Le mythe héroïque s’y trouve ainsi ramené à une mécanique rationnelle, un dispositif d’efficacité et de contrôle, vidé de toute dimension mystique ou symbolique.

Crédit photo : DC Comics. © 2016 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman v Superman – 2016

Cette interprétation se trouve renforcée par la présence d’un élément iconographique majeur : la salle des trophées, transformée en autel mémoriel. Au cœur de cet espace épuré, une vitrine expose le costume du défunt Robin, souillé par le graffiti moqueur du Joker. Cette installation scénographique, à la fois sobre et tragique, opère comme une mémoire matérielle du trauma. Elle convertit la Batcave en mausolée, lieu de recueillement et de culpabilité silencieuse. Ce fragment d’histoire personnelle, inséré dans un décor déshumanisé, révèle la double fonction de la Batcave : centre opérationnel et espace de deuil.
Le contraste entre la froideur mécanique du lieu et la charge émotionnelle du costume exposé renforce l’idée d’un Batman désenchanté, vieillissant, dont la foi dans l’héroïsme s’est muée en cynisme méthodique. Le dépouillement visuel de la Batcave devient dès lors le signe d’une désincarnation progressive du héros : l’humain s’efface derrière la machine, l’émotion derrière la logique.

Ainsi, la scénographie de Zack Snyder propose une lecture métaphorique du héros postmoderne, dont l’univers est désormais industrialisé et rationalisé. La Batcave ne représente plus la caverne initiatique ou le refuge intérieur des versions classiques, mais bien un centre de commandement et de logistique. Elle n’abrite plus l’ombre du mystère, mais la lumière crue de la stratégie, celle d’un monde où le mythe s’est converti en dispositif de surveillance et où le héros, prisonnier de sa propre rationalité, ne trouve plus refuge que dans la froide transparence de la technologie.

Conclusion : une Batcave post-symbolique

La Batcave de Batman v Superman incarne un tournant dans la représentation spatiale du mythe. En substituant la transparence à l’ombre, la froideur fonctionnelle à la mystique du secret, Zack Snyder inscrit Batman dans une ère de technologie désacralisée. Le décor ne sert plus à révéler la part obscure du héros, mais à exposer la rationalisation extrême de son univers.
Là où les versions antérieures de Tim Burton et Christopher Nolan faisaient de la Batcave un lieu d’émergence identitaire, Zack Snyder en fait un espace de repli contrôlé : le reflet d’un monde où la technique, devenue omniprésente, ne laisse plus place au mystère.

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Batman Begins – L’effondrement symbolique de la Batcave, la naissance du mythe

Crédit photo : DC Comics. © 2005 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman Begins – 2005

Dans le film Batman Begins de Christopher Nolan diffusé en 2005, la destruction de la Batcave intervient à un moment charnière du récit, marquant la fin d’un cycle fondateur. Loin d’être un simple événement spectaculaire, cet effondrement s’inscrit dans une logique profondément symbolique : celle de la mise à l’épreuve du héros. Par sa mise en scène, Nolan fait de cette séquence un moment de rupture scénographique et narrative où l’espace de la Batcave, jusque-là garant de la cohérence du mythe, se délite sous la pression du chaos.

Une scénographie de la déstabilisation

Bien que la destruction de la Batcave ne soit pas représentée de manière explicite, la séquence finale de l’incendie du manoir Wayne, provoqué par Ra’s al Ghul, en constitue la métaphore visuelle et narrative. L’intensification progressive des effets visuels et sonores culmine avec la chute du monte-charge, entraînant Bruce Wayne et Alfred Pennyworth dans les profondeurs de la Batcave. Jusqu’alors perçue comme un espace de contrôle et d’ordre, la Batcave se voit soudain plongée au cœur du chaos et de la déflagration.

La lumière joue ici un rôle déterminant dans cette déconstruction symbolique. L’obscurité naturelle de la grotte, auparavant garante de son mystère et de sa stabilité, est brutalement traversée par une lumière orangée issue des flammes. Ces éclats intermittents révèlent des fragments du décor ; poutrelles, structures métalliques, parois rocheuses, dont la visibilité fragmentée traduit la désagrégation de l’espace lui-même.

Ainsi, la Batcave, autrefois sanctuaire de retrait et d’unité, se transforme en un lieu de désordre visuel et sensoriel, où s’effondre temporairement l’ordre symbolique qui fondait l’identité du héros.

Une lecture narrative de la destruction comme passage initiatique

Sur le plan narratif, cette destruction s’inscrit dans la logique d’un rite de passage. Après la victoire apparente du héros, la chute de la Batcave marque le passage obligé par le chaos et la déconstruction de l’image du héros en formation. De ses ruines, à la fois physiques et symboliques, émerge non plus un simple justicier, mais une figure légendaire : Batman, transfiguré par l’épreuve, s’élève désormais dans l’ordre du mythe.

Crédit photo : DC Comics. © 2005 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman Begins – 2005

Cette annonce d’une renaissance consécutive à la chute, constitue un motif central dans la dynamique narrative du film. Cette thématique est explicitement formulée à deux reprises par Alfred Pennyworth : d’abord lorsque le jeune Bruce Wayne tombe dans le puits, puis plus tard, dans l’ascenseur, alors qu’Alfred examine les blessures de son maître. Sa réplique — « Pourquoi tombons-nous, Monsieur ?… Pour mieux nous relever. » — condense à elle seule la philosophie du redressement qui articule l’ensemble du récit. Ainsi, la destruction de la Batcave ne saurait être perçue comme une fin, mais bien comme le prélude à sa reconstruction annoncée, inscrivant l’espace du repaire dans un cycle symbolique de mort et de renaissance.

Conclusion

La destruction de la Batcave dans Batman Begins ne constitue pas une péripétie secondaire, mais un moment de reconfiguration fondamentale. Scénographiquement, elle traduit la perte du contrôle et la dissolution de l’ordre. Symboliquement, elle réactive la mémoire du traumatisme originel et confronte le héros à la nécessité d’un nouveau commencement. Narrativement, elle fonctionne comme un seuil, la fin d’un monde souterrain, annonçant l’avènement d’un espace de surface, plus abstrait, dans The Dark Knight.

En ce sens, l’effondrement de la Batcave chez Nolan dépasse la dimension spectaculaire du désastre : il devient un acte de purification symbolique. La destruction du refuge marque la fin de la genèse et ouvre la voie à la maturation du mythe, selon une logique de renouvellement qui fait du chaos non pas la négation de l’ordre, mais sa condition de possibilité.

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La Batcave du film – Batman begins – 2005 … De la matière brute à l’identité héroïque

Crédit photo : DC Comics. © 2005 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman Begins – 2005

Dans le film Batman Begins de Christopher Nolan, diffusé au cinéma en 2005, la Batcave se présente non pas comme un espace préexistant et achevé, mais comme un lieu en devenir, un chantier de symboles où se cristallisent à la fois la renaissance du héros et l’émergence de son dispositif mythologique. Contrairement à la version de Tim Burton où la Batcave apparaissait comme un environnement technicisé, presque monumental, celle de Nolan s’inscrit dans un rapport étroit à la matière brute, à l’élément tellurique et à la logique d’une genèse.

Une scénographie du réalisme et du désordre

La première apparition de la Batcave intervient dans un espace dépourvu d’artifice, un environnement humide, obscur, où la lumière naturelle s’infiltre difficilement. Les surfaces rocheuses suintent, les parois demeurent irrégulières, et le ruissellement constant de l’eau confère à l’ensemble une texture organique, presque vivante. Le dispositif scénographique repose sur un jeu d’oppositions : l’ombre domine l’écran, mais quelques éclats de lumière percolent, révélant ponctuellement des fragments de roche ou d’eau en mouvement. Cette composition lumineuse crée une atmosphère de liminalité, entre obscurité et clarté, entre nature et technique, entre l’homme et le mythe.

L’absence initiale d’aménagement technologique traduit une forme de nudité originelle : la grotte, encore vierge de toute intervention humaine, fonctionne comme un espace matriciel. C’est dans ce vide encore informe que Bruce Wayne entreprend la construction de son identité héroïque. La scénographie exprime alors un rapport dialectique entre le chaos et la structuration : la grotte, lieu du désordre naturel, devient progressivement le socle d’un ordre à venir, celui de la justice organisée sous la figure de Batman.

L’émergence de la technique

Au fur et à mesure de la narration, l’espace subit des transformations fonctionnelles : l’installation de plates-formes, d’éclairages ponctuels, l’utilisation d’un ancien monte charge, jusqu’à la présence du Tumbler, nouvelle incarnation de la Batmobile, qui marque la progression du héros dans la maîtrise de son environnement. Toutefois, ces ajouts demeurent visuellement discrets et partiellement dissimulés, comme absorbés par la topographie de la grotte. La technologie n’y apparaît pas comme une force invasive, mais comme une extension contrôlée de la matière originelle.

Cette approche s’inscrit dans la logique réaliste et matérialiste, qui refuse la spectacularisation néo-gothique des précédentes versions (notamment celles de Burton). Ici, la Batcave ne se donne pas à voir comme un décor théâtral, mais comme un environnement plausible, soumis aux lois de la physique et de la gravité. Ce réalisme scénographique renforce la crédibilité du dispositif narratif, tout en soulignant le rapport organique entre l’homme, son espace et sa technologie.

Symbolique de la descente et de la reconstruction

Sur le plan symbolique, la Batcave représente le lieu de la descente initiatique. Le parcours de Bruce Wayne vers les profondeurs de sa demeure familiale équivaut à une plongée dans son inconscient : il affronte la peur primordiale des chauves-souris qui, enfant, l’avait terrifié. En redescendant dans la grotte, il rejoue le traumatisme originel, mais le convertit cette fois en force de maîtrise et de création.

La scénographie soutient cette symbolique : les verticalités rocheuses, les faisceaux lumineux descendant de la surface, et le mouvement circulaire des colonies de chauves-souris composent un langage visuel de la transformation. La grotte, espace de peur, devient espace de savoir et de pouvoir. C’est dans cette matrice sombre que se forge le personnage de Batman, dont la naissance s’opère littéralement sous terre, avant toute apparition publique.

Une articulation narrative entre espace et identité

Dans Batman Begins, la Batcave ne constitue pas un simple lieu d’opération logistique. Elle agit comme un acteur narratif, au même titre que les personnages. Son état d’inachèvement au début du film reflète l’incomplétude du protagoniste. À mesure que la grotte s’équipe et se structure, le héros se définit, perfectionne son équipement, et accède à sa forme finale. La scénographie matérialise donc la dynamique de la construction identitaire : l’espace, d’abord brut, devient ordonné ; le héros, d’abord fragmenté, devient figure cohérente.

La Batcave de Nolan s’inscrit ainsi dans une logique d’intériorité et de réalisme. Elle ne relève plus du merveilleux technologique, mais du vraisemblable symbolique. En refusant l’ornementation et la monumentalité, Nolan choisit une scénographie du dépouillement : la grotte n’est plus un sanctuaire de puissance, mais une matrice psychologique, un laboratoire d’identité, et le reflet d’une philosophie narrative où l’acte de devenir Batman se confond avec celui de donner forme à son propre espace.

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Une décision tardive dans le projet

Retour sur l’usage tardif de la simulation électronique dans le projet BATLab112

L’utilisation de l’outil de simulation est intervenue tardivement dans le développement du projet BATLab112. Plusieurs raisons expliquent ce choix chronologique.
Tout d’abord, les phases de conception et de mise au point des montages électroniques nécessaires à l’équipement du diorama pédagogique ont toujours constitué pour moi des moments privilégiés d’expérimentation et de manipulation concrète. Ces étapes de prototypage manuel répondaient à une démarche d’apprentissage active, où la compréhension passait par l’expérience directe plutôt que par la modélisation. Je ne ressentais donc pas le besoin d’avoir recours à un outil de simulation préliminaire.

Il est vrai que j’utilise depuis plusieurs années le logiciel KiCAD, un outil complet et performant de conception et de simulation de circuits électroniques. Cependant, mon usage de KiCAD s’est jusqu’à présent limité à la conception et à la documentation des schémas électriques, sans exploiter ses fonctions avancées de simulation. Cela suffisait à garantir la traçabilité et la reproductibilité des montages réalisés.

Par ailleurs, jusqu’à une période récente, je n’avais pas été confronté à des circuits dont la complexité justifiait une phase de simulation préalable. Les montages développés – qu’il s’agisse de circuits analogiques simples, comme des générateurs de signaux carrés, ou de circuits de commande manuelle pour les consoles du projet – restaient suffisamment accessibles pour être directement testés sur maquette. Il en allait de même pour les montages à base de cartes Arduino, dont la complexité tenait davantage à la programmation qu’à la structure électronique elle-même.

C’est l’échec rencontré lors du développement du système de commande du pont élévateur du diorama qui a profondément modifié cette approche. Le prototype réalisé a mis en évidence plusieurs faiblesses, tant dans la conception du circuit que dans le choix des composants utilisés. Une révision complète de l’électronique s’est alors imposée, accompagnée d’une réflexion sur l’adéquation des composants employés.
Les essais ont notamment révélé les limites des modules manufacturés de convertisseurs fréquence-tension, qui se sont avérés inadaptés aux besoins spécifiques du projet.

Parmi les alternatives envisagées figure l’utilisation de microcontrôleurs Arduino, dont certains modèles compacts, tels que l’Arduino Nano, pourraient être intégrés directement à la place des modules défaillants. Cependant, la complexité de cette nouvelle architecture, ainsi que les interrogations techniques qu’elle soulève en matière de performances et de faisabilité, rendent désormais indispensable le recours à une phase de simulation électronique. Celle-ci constitue aujourd’hui une étape clé pour fiabiliser la conception et sécuriser la prochaine phase de développement du projet.

Découverte et prise en main de TinkerCAD comme outil de simulation

C’est dans ce contexte de remise en question de la conception électronique du pont élévateur que j’ai découvert les fonctionnalités de simulation de TinkerCAD.

La première approche de TinkerCAD Circuits s’est révélée particulièrement intuitive. L’environnement graphique, simplifié et accessible via un navigateur internet, permet de concevoir des schémas en quelques minutes, en disposant virtuellement des composants standards (résistances, transistors, capteurs, microcontrôleurs Arduino, etc.) tout en visualisant en temps réel le comportement du montage. Cette approche favorise une compréhension immédiate du fonctionnement du circuit, sans nécessiter l’installation d’un logiciel complexe ou la gestion de bibliothèques de composants.

La simulation intégrée offre également un avantage pédagogique indéniable : elle permet d’expérimenter sans risque matériel et de valider des hypothèses de fonctionnement avant toute phase de prototypage réel. Dans le cadre de BATLab112 School, où l’objectif est à la fois technique et éducatif, cette dimension de visualisation et d’expérimentation virtuelle peut s’avérer très pertinente.

Toutefois, les premières expérimentations ont également mis en évidence certaines limites propres à l’outil. Si TinkerCAD s’avère idéal pour simuler des montages simples ou intermédiaires, il atteint rapidement ses limites dès lors que le projet requiert des composants spécifiques, des conditions de charge complexes ou des signaux analogiques précis. Les modèles proposés restent génériques, et les réglages fins, tels que la mesure de bruit, la gestion de la fréquence d’horloge ou la caractérisation des composants, ne sont pas toujours disponibles.

Malgré ces limites, l’usage de TinkerCAD représente une étape charnière dans mon approche de la conception électronique du projet BATLab112.

La Batcave du film – Batman – 1989 … Une esthétique gothique pour une mise en récit du mythe

Crédit photo : DC Comics. © 1989 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman – 1989

Esthétique et scénographie

Dans le film Batman de Tim Burton en 1989, la Batcave est plongée dans une ambiance sombre où quelques éclats ponctuels de lumière artificielle contraste avec l’ombre. Elle est dominée par l’esthétique souterraine d’une grotte minérale, marquée par la rugosité de la matière. Sa scénographie emprunte largement au vocabulaire gothique et industriel : arches monumentales, parois rocheuses suintantes, dispositifs mécaniques massifs. Au coeur de ce décor monumental, un plateau principal est dominé par une vaste plateforme circulaire où trône la Batmobile, comme une relique sacrée au centre d’un sanctuaire.

L’iconographie de la roche brute s’articule à celle du métal noir dans un jeu d’ombres et de sources lumineuses qui découpent l’espace en zones de mystère et d’activité, soulignant la dimension fragmentaire du lieu. La Batcave est conçue comme un labyrinthe de pierre. Des structures métalliques s’intègrent de manière presque organique à la roche, assurant une continuité et guidant le cheminement vers une plateforme éclairée par un halo de lumière froide. Sur cette plateforme, est installé le centre technologique de la Batcave, un assemblage confus, à flanc de roche, d’ordinateurs, d’écrans et d’appareils.

Crédit photo : DC Comics. © 1989 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman – 1989

Mise en scène

Lorsque la caméra de Tim Burton nous montre la Batcave, c’est au travers du regard de Vicky Vale, lorsqu’elle découvre pour la première fois cet antre mythique. Tout, dans la mise en scène, repose sur l’exploration et la retenue : le lieu n’est pas donné d’emblée, il se dévoile par fragments, comme un secret qu’il faut mériter. L’œil du spectateur, guidé par la caméra, avance dans le lieu avec la même prudence que celui de Vicky, oscillant entre fascination et vertige. Le mouvement du cadre épouse la trajectoire de son regard : glissant lentement sur les surfaces, s’attardant sur les machines, s’élevant vers les arches monumentales. Ce n’est pas seulement une exploration architecturale, mais une traversée sensorielle.

Les mouvements de caméra, fluides et mesurés, traduisent l’ambivalence du regard : curiosité, peur, émerveillement. À mesure que Vicky s’avance, la caméra explore à son rythme, s’attarde sur les détails, effleure les surfaces, se perd parfois dans la brume. Ce parallélisme entre son regard et celui du spectateur crée une expérience presque hypnotique : la Batcave devient un espace d’initiation, un passage vers la compréhension du mythe.

Lorsque la caméra s’attarde sur Bruce Wayne, silhouette presque absorbée par les ténèbres, le contraste avec la présence lumineuse de Vicky Vale prend tout son sens. Elle regarde, il se fond. Elle observe la matière, il devient ombre. Ce jeu de perception transforme la Batcave en miroir inversé : c’est moins un espace que l’on visite qu’un esprit que l’on traverse.

Crédit photo : DC Comics. © 1989 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman – 1989

Symbolique

Burton conçoit la Batcave comme un prolongement de la psyché gothique de Batman : une matrice obscure, à la fois de contrôle et d’introspective. Loin d’un simple décor fonctionnel, la Batcave devient ici une architecture mentale, qui matérialise l’intériorité tourmentée du héros dans un espace à la fois naturel, architectural et psychique.

La dualité scénographique, entre nature et artifice, exprime le déchirement intérieur de Bruce Wayne, partagé entre humanité et brutalité, entre héritage familial et croisade nocturne.

Le mythe de la Batcave au cinéma

Crédit photo : DC Comics. © 1943 Columbia Pictures. – Batman – 1943

Dans le serial Batman de 1943, réalisé par Lambert Hillyer pour la Columbia Pictures, le repère du justicier masqué ne porte pas encore le nom canonique de Batcave, mais celui, plus littéral, de Bats Cave. La présence effective de chauves-souris vivantes y joue un rôle central. En effet, c’est par leur présence que le héros parvient à intimider un criminel, conférant ainsi à la Bats Cave une fonction à la fois dramatique et mythologique, celle d’un lieu d’effroi et de métamorphose.

Depuis sa première mention officielle en 1944, dans Detective Comics n°83, la Batcave s’est imposée comme un espace mythique au sein de l’univers de Batman. Cet espace, profondément enraciné dans l’imaginaire collectif, a connu au fil des décennies de multiples interprétations, notamment à travers ses adaptations cinématographiques. Chaque réalisateur, en fonction de son époque, de sa vision esthétique et des contraintes technologiques ou narratives propres à son œuvre, a proposé une version singulière de cette grotte emblématique.

L’étude de ces variations iconographiques et scénographiques révèle bien davantage qu’une simple évolution décorative : elle engage une réflexion sur la représentation du mythe de Batman dans la culture populaire contemporaine. La Batcave apparaît non seulement comme un lieu fonctionnel, mais aussi comme un dispositif symbolique, révélateur de l’époque, du ton et des enjeux propres à chaque adaptation.

Dans cette perspective, nous commençons ici une série d’articles pour examiner, film après film, les différentes matérialisations de la Batcave au sein des adaptations cinématographiques contemporaines de Tim Burton, Christopher Nolan, Zack Snyder, Matt Reeves … Chaque article, traitant la représentation de la Batcave d’un film, porte une attention particulière à la mise en scène de l’espace, à ses composantes architecturales, à sa fonction narrative et sa portée symbolique. L’objectif de ces articles, est de dépasser la seule approche comparatiste de ces représentations de la Batcave, loin d’être un simple décor, pour mettre en lumière la manière dont cet espace se redéfinit constamment au croisement du mythe. Au final, cette démarche permet de mieux comprendre comment cet espace, tout en demeurant l’un des invariants du mythe, s’adapte sans cesse aux mutations esthétiques, technologiques et culturelles du cinéma de super-héros.

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Batcave Diorama by Alberto Mazuelos

Technical information

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Mai 2020
8:14
HD 1080p


Scénographie / Scenography

Lire en français

Ce diorama est une interprétation de la Batcave du film Batman de Tim Burton (1989). Tous les éléments de l’iconographie de ce mythe cinématographique sont repris ici. 

Le diorama se compose d’une plateforme métallique imposante, surélevée, entourée de garde-corps, et intégrée dans un  décor rocheux évoquant la texture brute, sombre et suintante de la caverne du film de Tim Burton. Au centre de la composition, une figurine de Bruce Wayne est assis face à des écrans dont l’agencement dans une esthétique rétro-futuriste fidèle à l’imaginaire du film, affichent des visages du Joker incarné par Jack Nicholson.

Sur la droite, une figurine d’Alfred Pennyworth tient l’ouverture d’une porte ouverte, laissant apparaitre le costume de Batman porté par Bruce Wayne dans le film. Au premier plan, sous un modèle réduit de la Batmobile du film est placée sur une plateforme circulaire massive et en surplomb, rappelant la scénographie du film dans laquelle la Batmobile, telle une relique sacrée trône au centre d’un sanctuaire.

Un seul élément de ce diorama n’est pas une référence directe au film de Tim Burton, même si son esthétique est très conforme à l’esprit de la Batmobile, le BatBoat placé sous la plateforme métallique.

La réalisation de ce diorama témoigne d’un remarquable travail d’interprétation esthétique de l’univers visuel de la Batcave de Tim Burton. Ce diorama parvient à condenser, à une échelle miniature, l’essence gothique, technologique et mélancolique du lieu emblématique. Le choix de positionner Bruce Wayne devant le BatComputer et Alfred près de la porte accentue la dimension narrative du diorama. Au delà de la référence à une scène du film, cette composition spatiale traduit le sentiment de solitude et la volonté de contrôle du personnage de Bruce Wayne incarné par Michael Keaton, et la présence bienveillante et domestique du personnage de Alfred Pennyworth, incarné par Michael Gough. 

Les choix de la scénographie de ce diorama, traduisent donc une réflexion sur la symbolique explorée par le film, celle de la Batcave, non comme un simple espace fonctionnel, mais comme un théâtre intérieur, un prolongement matériel de la psyché de Bruce Wayne.

Read in english

This diorama is an interpretation of the Batcave from Tim Burton’s 1989 film Batman. All the iconic elements of this cinematic legend are reproduced here.

The diorama consists of an imposing, raised metal platform, surrounded by guardrails, and integrated into a rocky setting evoking the raw, dark and oozing texture of the cavern in Tim Burton’s film. At the center of the composition, a Bruce Wayne figurine sits facing screens whose arrangement in a retro-futuristic aesthetic faithful to the imagery of the film, displaying faces of the Joker played by Jack Nicholson.

On the right, an Alfred Pennyworth figurine holds open a door, revealing the Batman costume worn by Bruce Wayne in the film. In the foreground, a scale model of the film’s Batmobile is placed on a massive, overhanging circular platform, reminiscent of the film’s set design, in which the Batmobile sits like a sacred relic at the center of a sanctuary.

Only one element of this diorama is not a direct reference to Tim Burton’s film, even if its aesthetic is very much in keeping with the spirit of the Batmobile, the BatBoat placed under the metal platform.

The creation of this diorama demonstrates a remarkable work of aesthetic interpretation of the visual universe of Tim Burton’s Batcave. This diorama manages to condense, on a miniature scale, the gothic, technological and melancholic essence of the emblematic place. The choice of positioning Bruce Wayne in front of the BatComputer and Alfred near the door accentuates the narrative dimension of the diorama. Beyond the reference to a scene from the film, this spatial composition translates the feeling of solitude and the desire for control of the character of Bruce Wayne played by Michael Keaton, and the benevolent and domestic presence of the character of Alfred Pennyworth, played by Michael Gough.

The choices of scenography for this diorama therefore reflect a reflection on the symbolism explored by the film, that of the Batcave, not as a simple functional space, but as an interior theatre, a material extension of Bruce Wayne’s psyche.

Action figures

Bruce Wayne Action figure

Lire en français

L’artiste ne donne aucune information concernant la figurines utilisée. Cependant la figurine représentant Bruce Wayne peut être identifiée comme étant la figurine Bruce Wayne Quick Change de la marque Kenner©️ éditée en 1990. Cette figurine de 4,5″ de hauteur, était vendue avec des accessoires pour transformer la figurine en Batman, qui ont été utilisés dans le diorama.

Read in English

The artist does not provide any information regarding the figurine used. However, the Bruce Wayne figurine can be identified as the Kenner©️ Bruce Wayne Quick Change figurine released in 1990. This 4.5″ tall figurine was sold with accessories to transform the figurine into Batman, which were used in the diorama.

Alfred Pennyworth Action Figure

Lire en français

L’artiste ne donne aucune information concernant la figurine utilisée. Cependant, elle peut être identifiée comme la figurine Alfred Pennyworth de la marque Kenner ©️ éditée en 1990. Cette figurine de 4,5″ de hauteur, était vendue avec des accessoires qui n’apparaissent pas dans le diorama.

Read in English

The artist does not provide any information regarding the figurine used. However, it can be identified as the Alfred Pennyworth figurine from Kenner ©️ released in 1990. This 4.5″ tall figurine was sold with accessories that do not appear in the diorama.

Vehicles

Batmobile

Lire en français

L’artiste ne donne aucune information concernant le modèle réduit utilisé.

Read in English

The artist does not provide any information regarding the figurine used.

Technical details 

In this diorama, there is no integrated lights and no mobile element.

Voir aussi / See Aldo

Pont élévateur – Electronique – Prototype

Cet article présente le premier prototype de l’électronique de commande du pont élévateur du diorama de la Batcave du projet BATLab112.… Lire la suite →

Première publication :

Dernière mise à jour :

Temps de ecture :

7–11 minutes

Introduction

Suite à la conception détaillée de l’électronique de commande du pont élévateur du diorama de la Batcave, l’objectif de ce prototype est de valider le principe de fonctionnement de cette électronique. Il s’agit dans un premier temps, de réaliser les prototypes des deux armoires électriques, contenant les montages électroniques de distribution de l’énergie électrique des moteurs et de mesures de leurs vitesses de rotation. Dans un deuxième temps, le câblage de ces armoires avec les plateformes moteurs et la console de commande, doit permettre de valider le fonctionnement global de ce système.

Ce prototype ne présente pas encore un niveau de finition abouti, compatible avec les ambitions de réalisme d’un diorama. La structure interne des deux armoires électriques principales est apparente, ainsi que celles des plateformes moteurs. Le câblage est très expérimentale et la console de commande est seulement simulée par un affichage sommaire sur un écran, même si des modèles opérationnels fonctionnent déjà pour la plateforme rotative et le pont roulant.

Implantation du prototype

Initialement, ce prototype devait être mis en oeuvre en situation, au sein du diorama de la Batcave. L’intérêt premier était de bénéficier de la proximité du local électrique du diorama de la Batcave, pour alimenter en énergie électrique les différents sous-ensembles électroniques ; moteurs, armoires électriques … Le deuxième intérêt était de disposer de l’environnement opérationnel du diorama de la Batcave comme décor, dans les publications sur les réseaux sociaux faites sur l’avancement du projet.

Finalement, le prototype de ce système électronique est réalisé à part du diorama de la Batcave. La manipulation des différents composants électriques et mécaniques est ainsi rendue plus aisée lors des différentes modifications opérées pendant la mise au point. Sa mise en oeuvre dans une enceinte en carton a notamment permis d’améliorer la gestion du câblage grâce aux tubes en aluminium, sans pour autant avoir eu besoin de concevoir et de fabriquer une structure mécanique spécifiques.

Cette enceinte en carton a aussi servi d’arrière plan dans les mises en scène des publications sur les réseaux sociaux, présentant l’avancement de ce système.

Présentation générale

Cette vidéo présente les différents éléments physiques de ce système électronique. Chaque élément est une reproduction à l’échelle 1/12 d’éléments réels d’un système électromécanique capable d’actionner les quatre axes d’un pont élévateur, pour une charge équivalente à celle de la Batmobile réelle d’une masse d’environ 4 tonnes. Cependant, une reproduction de l’aspect visuel et du fonctionnement d’origine de ces éléments électromécaniques réels n’est pas envisageable à cause des contraintes techniques induites par l’utilisation de technologies électroniques. Pour autant, l’architecture de ce système à l’échelle 1/12, le profil de chaque élément ainsi que leurs modes de fonctionnement restent très réaliste.

Quelques détails

Les armoires électriques

Photo extrait n°001

L’armoire électrique de gauche contient l’électronique de mesure de la fréquence de rotation des 4 moteurs, dont 4 cartes PCB manufacturées convertisseur de fréquence en tension.
L’armoire électrique de droite contient l’électronique de distribution de l’énergie électrique vers les 4 moteurs, dont 2 cartes PCB manufacturées d’un double Pont en H.
Les structures de ces deux armoires électriques sont toutes les deux identiques aux modèles opérationnels développés pour le poste électrique du diorama. Elles sont fabriquées par impression 3D ainsi que tous les supports internes de PCB et les chemin de câbles.


Pour plus d’infos :

Les plateformes moteurs

Photo extrait n°002

Les prototypes de 4 plateformes moteurs d’entrainement des 4 axes verticaux du pont élévateur ont été précédemment réalisés et testés mécaniquement et électriquement, mais sans être couplés avec les axes du pont élévateurs.


Pour plus d’infos :

La console de commandes

Photo extrait n°003

La console de commande est réduite à une simple maquette électronique et d’une carte Arduino Mega, équipée d’un écran 2,8″. La partie gauche de la plaque de prototypage supporte le montage électronique d’un générateur de signal carré, cadencé à une fréquence de 2Hz, servant de signal d’horloge pour l’échantillonnage des mesures et de leurs affichages. La partie de droite, supporte deux switches pour piloter le sens de rotation des moteurs, ainsi que le montage électronique d’un générateur de signal carré, dont la variation du rapport cyclique commande la variation de vitesse de rotation.


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Le câblage

Photo extrait n°004

Le câblage est très expérimentale. Il n’a fait l’objet d’aucune conception en amont. Le câblage est réalisé à partir de câbles électriques issus de récupération, équipés de connecteurs de type Jack Audio 3,5 mm.
L’aspect expérimentale se justifie par le fait qu’il est toujours difficile d’anticiper le volume occupé par les câbles particulièrement en interne des armoires. Modéliser ce câblage lors de la phase de conception serait très chronophage. De plus, la modélisation du câblage aurait imposée de modéliser la structure supportant le câblage, ce qui aurait encore ajouter à l’aspect chronophage de cette tâche.


Pour + d’infos :

Fonctionnement général

La vidéo présente le principe de fonctionnement général de ce système électronique. Elle met en évidence la commande du sens de rotation des 4 moteurs, par l’intermédiaire de la combinaison des deux switches de la console de commande, ainsi que des PCB des doubles Ponts en H installés dans l’armoire électrique de contrôle de l’alimentation électrique des moteurs. La vidéo présente aussi la relation entre le rapport cyclique du signal carré issu de la console de commandes et la vitesse de rotation des moteurs.

Vue d’ensemble du prototype en fonctionnement

Analyse critique du résultat obtenu

Le fonctionnement général du système électronique, de commandes et de mesures de la fréquence de rotation des moteurs du pont élévateur, tel qu’il a été conçu, est opérationnel. Cependant, il reste des points d’amélioration importants tant sur le plan fonctionnel que sur le plan esthétique.

Esthétique finale des connecteurs des PCB

Photo extrait n°005

Sur le plan esthétique, au-delà de l’absence d’habillage des armoires électriques qui fera l’objet d’une mise en oeuvre ultérieure, les PCB supportant les fonctions de bornier de raccordement dans les deux armoires électriques, ainsi que le câblage interne de l’armoire électrique de mesure, présentes des stigmates de leur manipulation intensive lors de la phase de mise ou point. Ces PCB utilisent des connecteurs de petite taille, ne leur permettant pas de proposer un boitier mécanique suffisamment robuste pour encaisser les torsions induites par l’action des tournevis sur les vis.

Ce type d’inconvénient a déjà été rencontrés pour les connecteurs des PCB contenus dans les armoires de raccordement électrique des plateformes moteurs. Des pièces fabriquées par impression 3D ont alors permis de solidariser plusieurs connecteurs entre eux, améliorant ainsi leur rigidité mais aussi leur esthétique générale pour tendre vers un rendu plus réaliste.

Esthétique finale du câblage interne des armoires électriques

Photo extrait n°006

Si l’aspect du câblage externe des armoires électriques parait si anarchique (voir Photo extrait n°004), c’est la conséquence directe d’une part d’une absence préalable de conception et d’autre part d’une démarche expérimentale dans sa mise en oeuvre afin de tester différents types de connecteurs.

Par contre l’encombrement du câblage interne des armoires électriques a visiblement était sous dimensionné dans la phase de conception. Ce défaut est amplifié par un sous dimensionnement de la fonction de bornier des PCB spécifiquement conçus pour cela.

Sur le plan fonctionnel, ce prototype permet de mettre en évidence les limites techniques des quatre convertisseurs de fréquences en tension, utilisé dans l’armoire électrique n°1, pour servir d’interface entre les plateformes moteurs et la console de commandes. Même si le besoin n’est pas d’obtenir une valeur reflétant précisément une fréquence de rotation, pour autant il est important que chaque évolution de la vitesse de rotation de chaque moteur puisse être décelée pour éviter un blocage du pont élévateur. Les fréquences relativement basses de rotation des moteurs (inférieure à 500Hz) induisent des variations de tensions en sorties des convertisseurs, inférieurs à 50 mV. L’électronique d’acquisition, de transmission et de traitement de ces signaux de faibles amplitudes, induit des taux d’erreur trop important pour considérer son fonctionnement comme suffisamment fiable pour prévenir un blocage du pont élévateur.

Par conséquent, ces PCB de conversions des signaux de fréquences en tension doivent être remplacés par d’autres dispositifs, avec un impact le plus réduit possible, sur la conception générale du système électronique global.

Conclusions

Compte tenu de l’analyse précédente, et de la préparation de l’intégration de ce système dans le diorama de la Batcave, des modifications doivent être apportées sur certains éléments.

Remplacer les modules convertisseurs de fréquences en tension

Cette action est certainement la plus déterminante des modifications à apporter. L’objectif est de proposer des modules dont l’évolution de l’amplitude des signaux de tension en sortie soit significative pour en obtenir des mesures fiables. La solution consistant à concevoir, puis réaliser des PCB sur mesure convertisseur de fréquence en tension, a déjà été écartée depuis la conception détaillée de ce système électronique, pour des raisons de temps et de qualité de réalisation. Il reste donc deux pistes de réflexion à l’étude. La première consiste à reprendre une phase de recherche de PCB manufacturés plus adaptés aux fréquences du système. La deuxième consiste à remplacer les PCB dédiés à cette fonction par des éléments plus génériques mais programmables, comme par exemple des cartes Arduino.

Quelque soit la solution de remplacement qui sera choisie, il parait incontournable de prévoir aussi une modification des PCB servant de Bornier de raccordement électrique de ces modules dans l’armoire électrique concernée.

Une phase de conception complémentaire doit être mise en oeuvre pour cela.

Améliorer la présentation esthétique des PCB borniers

La solution a déjà été évoquée et mise en oeuvre dans les armoires de raccordement électrique des plateformes moteurs. Il s’agit de concevoir et d’imprimer en 3D des pièces reproduisant la fonction de sabot de charpente. Ces pièces permettent tout d’abord un regroupement visuel de plusieurs composants électroniques, sous ensembles d’une même fonction. De plus, ces pièces assurent une meilleure rigidité mécanique de l’ensemble qu’elles forment avec les connecteurs et évitent ainsi les déformations liées à la torsion de l’action du tournevis sur les vis de serrage.

Une phase de conception complémentaire doit être mise en oeuvre pour cela.

Voir aussi

Articles – Pont élévateur

Articles – Prototypes

Pont élévateur – Electronique – Conception Ep1

Cet article présente la première partie de la conception et du prototypage de l’électronique de commande du pont élévateur, du diorama de la Batcave à l’échelle 1/12, du projet BATLab112.


Introduction

Cet article fait suite à la conception détaillée mécanique et la réalisation des quatre prototypes de la plateforme de motorisation des axes du pont élévateur. Cet article présente la conception détaillée de l’électronique de commande qui va contrôler les mouvements du pont élévateur en pilotant les moteurs des plateformes.

Cahier des charges

Atelier de la Batcave – Cahier des charges – Freecad 3D

Le cahier des charges de l’électronique de commande est conforme au cahier des charges général du projet BATLab112 présenté dans l’article ci-dessus. La vidéo associée est la mise à jour de l’illustration de ce cahier des charges initial, intégrant l’avancement de la conception 3D des différents composants du diorama.

L’électronique doit permettre de commander le pont élévateur par la mise en oeuvre des fonctions suivantes :

  • Commander le sens de déplacement à la verticale du pont élévateur en fonction des actions sur les commandes manuelles.
  • Maintenir une vitesse constante lors du déplacement à la verticale du pont élévateur pour maintenir l’horizontalité du pont élévateur lors de son déplacement à la verticale.
  • Détecter les positions haute et basse du pont élévateur pour interdire le déplacement au-delà de ces positions.
  • Détecter un défaut de rotation d’un des moteurs pour anticiper un éventuel défaut d’horizontalité.
  • Transmettre des informations sur l’état du système : Position des commandes manuelles, vitesse de rotation des moteurs, défauts …

L’ensemble des fonctions décrites dans le cahier des charges doit être entièrement compatibles avec un raccordement du pont élévateur sur un modèle de console de commande déjà mise en oeuvre dans le diorama pour piloter la plateforme rotative et le pont roulant.

Principe de fonctionnement général

Le mouvement vertical du pont élévateur est assuré par les 4 plateformes de motorisation des 4 axes verticaux.  Le principe est très simple la rotation des moteurs entraine la rotation des 4 axes. Ces axes sont des vis sans fin, sur lesquelles est fixé le pont élévateur. La rotation de ces vis sans fin entraine le déplacement verticale du pont.

La console de commande regroupe l’ensemble des commandes manuelles et automatiques pour contrôler la vitesse et le sens de rotation des moteurs, mais aussi les écrans d’affichage de ces informations. La conception de la console de commande a déjà donné lieu à la réalisation de deux modèles opérationnels mis en œuvre pour commander la plate-forme rotative et le pont roulant bipoutre. 

Deux armoires électriques regroupent l’ensemble des composants, des circuits électriques et électroniques nécessaires pour transmettre et convertir les signaux électriques. 

Les signaux de commandes issues de la console de commandes sont transmises à une armoire électrique dans laquelle se trouvent deux PCB de type : Double Pont en H à base de L298N. Ces  PCB convertissent les signaux de commandes du sens de déplacement vertical du pont élévateur, portés par des tensions de 5VDC, en signaux de tension 12VDC, compatibles avec l’alimentation électrique des moteurs.

ScreenShot FreeCAD Conception 3D

Les plateformes de motorisation des axes du pont élévateur sont connectées, d’une part à l’armoire de contrôle des moteurs, et d’autre part, à une deuxième armoire électrique dans laquelle se trouvent 4 PCB de type convertisseur de fréquence en tension. Ces PCB transforment les signaux électriques en fréquence, issus des photocoupleurs des capteurs de vitesse de rotation présents sur chacune des plateformes, en signaux électriques en tension, compatibles avec les broches d’entrées de l’Arduino en charge de l’affichage de ces informations sur les écrans de la console de commande. 

Schéma électronique

Screenshot KiCAD Contrôle des moteurs
Screenshot KiCAD Mesure de la vitesse de rotation

Le schéma du montage électronique se partage en deux parties. La première partie correspond au circuit de contrôle de la vitesse et du sens de rotation des moteurs. La deuxième partie correspond au circuit de conversion des signaux électriques issus des capteurs photocoupleurs de mesure de la vitesse de rotation des moteurs.

Contrôle de la vitesse et du sens de rotation des moteurs

Au centre de ce schéma on retrouve les deux doubles pont en H à base de composants L298N. Chaque pont en H pilote 2 moteurs directement raccordés sur chacune de ses sorties.

Le signal carré à rapport cyclique variable est dirigé vers les entrées EnA et EnB des deux double pont en H pour garantir une vitesse de rotation des moteurs identiques.

+ d’infos : https://arduino.blaisepascal.fr/pont-en-h-l298n/

Comme mentionné au dessus, la variation de la vitesse de rotation des moteurs est commandée par un générateur de signal carré, à rapport cyclique variable. Ce montage est réalisé à partir d’un oscillateur NE555.

Dans ce montage la résistance R301 et le condensateur C301 fixe la valeur de la fréquence. Le potentiomètre P300 permet le réglage du rapport cyclique.

Les commandes manuelles ont été schématisées le plus simplement possibles ; Deux switches dont la combinaison de leurs positions donne la commande du sens de rotation.

S2S1Moteur
00Stop
01Sens 1
10Sens 2
11Stop

Le détails de ces commandes sera développé lors de la conception de la Console de commandes associée au pont élévateur.

Mesure de la vitesse de rotation des moteurs

Au centre de ce schéma, on retrouve quatre convertisseurs de fréquence en tension (Hz to V), MIKROE 2890. Ces convertisseurs transforment les signaux électriques en fréquence, issus des photocoupleurs des capteurs de vitesse de rotation, en signaux électriques en tension, compatibles avec les broches d’entrées de l’Arduino.

Le convertisseur Hz to V ayant besoin d’une tension d’alimentation électrique de 3,3V, un convertisseur Tension / Tension, LM33V assure la conversion de la tension d’alimentation électrique de 5VDC en 3,3VDC.

Edition des schémas électroniques

LEs schéma électriques et électroniques du diorama de la Batcave du projet BATLab112 sont édités avec la suite logicielle Open Source KiCad .

Sourcing

Le sourcing des composants principaux est réalisé dès la phase de conception pour intégrer la modélisation 3D de ces composants dans la conception détaillée des armoires électriques.

Le sourcing est réalisé à partir d’une plateforme de ventes en ligne. Ce choix est essentiellement dicté par un objectif de limitation du nombre de fournisseurs, mais aussi de centralisation des commandes et ainsi envisager des économies d’échelle, notamment sur les frais de livraison.

Sourcing câblage

1. Jack 3,5 mm
2. Jack 5,5 mm
3. Bornier vert
4. Bornier bleu
5. Presse étoupe
  1. Les prises Jack 3,5 mm sont utilisées en entrées/sorties pour connecter des câbles de très petites sections véhiculant des signaux de commandes de très faibles intensités.
  2. Les prises Jack 5,5 mm sont utilisées en sorties pour connecter des câbles de sections plus importantes pour alimenter des éléments tels que les moteurs à courant continu.
  3. Les borniers verts sont utilisés en entrées/sorties pour connecter des câbles de très petites sections véhiculant des signaux de commande en interne d’une armoire électrique.
  4. Les borniers bleus sont utilisés en entrées/sorties pour connecter des câbles de sections plus importantes véhiculant des tensions d’alimentation d’éléments tels que des moteurs.
  5. Les presse étoupes sont utilisé en entrées d’une armoire électrique pour connecter le câble d’alimentation général de l’armoire.

Sourcing des composants actifs

Le contrôle du sens et de la vitesse de rotation des moteurs à courant continu est assuré par une carte électronique de type Double pont en H équipée d’un composant L298N.

Une carte est capable de piloter deux moteurs simultanément, par conséquent, deux cartes de ce type sont nécessaires pour piloter les moteurs des quatre plateformes de motorisation des quatre axes du pont élévateur.

La mesure de la vitesse de rotation des moteurs est assuré par une carte électronique convertisseur fréquence / Tension. Ce PCB convertit les signaux en fréquence issus des capteurs des plateformes en signaux en tension compatible avec les micro-controlleurs Arduino des consoles de commandes.

Une carte est capable de convertir un signal en fréquence, par conséquent, quatre cartes de ce type sont nécessaires pour mesures les vitesse de rotation des moteurs des quatre plateformes des quatre axes du pont élévateur.

Modélisation 3D

Conception 3D

La modélisation du poste électrique équipant la Batcave du projet BATLab112 a été réalisé avec le logiciel FreeCad V0.21.2

Bibliothèque de modèles 3D

Les fichiers des modèles 3D utilisés lors de la conception préliminaire du poste HT/BT équipant la Batcave du projet BATLab112 sont téléchargés à partir de la plateforme GrabCAD.

Intégration

Screenshot FreeCAD Motors Control
Screenshot FreeCAD Measures Control

Tous les composants d’une même page de schéma sont regroupés dans une armoire électrique à l’échelle 1/12. On obtient ainsi, une première armoire électrique sur laquelle sont raccordés les moteurs électriques, les commandes manuelles et le signal carré de contrôle de la vitesse de rotation des moteurs, issus de la console de commandes. La deuxième armoire électrique est raccorder aux photocoupleurs des capteurs de mesure de la vitesse de rotation des moteurs et à la console de commande pour lui transmettre les signaux électriques correspondants aux vitesses de rotation.

Cet article ne détaille pas la conception de la structure des armoires électriques. Cette conception a déjà fait l’objet d’un article spécifique.

Détail des borniers de raccordement électriques

Screenshot FreeCAD Terminal Block Motors Control
Screenshot FreeCAD Terminal Block Measures Control

Compte tenu des dimensions à l’échelle 1/12 de ces armoires électriques, la conception de l’intégration des composants doit être précise. Le point crucial réside dans le design et l’intégration des borniers de raccordement électriques.

Voir aussi

Articles – Pont élévateur

Articles – Conception détaillée

Story – Electricité – 008

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Légende :

Détail du garde-corps à l’échelle 1/12 du poste électrique du diorama de la Batcave .

  • Structure réalisée par assemblage boulonné de pièces fabriquées par impression 3D.
  • Barres transversales et caillebotis en métal