Le mythe de la Batmobile

Batmobile crée par Forrest Robinson en 1963

Objet emblématique en constante mutation, la Batmobile s’impose comme l’un des symboles les plus puissants et les plus signifiants du mythe de Batman. Véhicule, armure et prolongement du corps du héros, elle condense les tensions fondamentales de son univers : entre technologie et humanité, visibilité et secret, puissance et vulnérabilité. Depuis ses premières apparitions dans les comics jusqu’aux versions proposées par Tim Burton, Christopher Nolan, Zack Snyder ou Matt Reeves, ainsi que dans les séries animées de Bruce Timm ou de la Warner Bros., la Batmobile se configure comme un véritable miroir de la psyché du Chevalier Noir et des imaginaires technologiques qui traversent les différentes périodes de son adaptation.

Si la Batmobile fascine par son apparente perfection technique et sa puissance spectaculaire, elle laisse pourtant en suspens une question centrale, rarement explorée explicitement à l’écran : qui veille sur cette machine ? Qui la répare, la modifie, l’adapte sans relâche aux exigences d’un justicier dont les missions n’offrent aucun répit ? Derrière le mythe du héros solitaire se dessine alors l’enjeu, profondément matériel, de la maintenance. Une technologie, si avancée soit-elle, ne peut se soustraire à la nécessité du soin. C’est précisément cette tension entre autonomie mythique et dépendance technique que les différentes représentations cinématographiques et animées donnent à entrevoir — souvent en creux, parfois plus directement.

Crédit photo : DC Comics. © 1989 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman – 1989

Les films de Tim Burton (Batman, 1989 ; Batman Returns, 1992) offrent une Batmobile conçue comme un artefact quasi mystique : silhouettes gothiques, surfaces organiques, systèmes de défense autonomes. La machine semble surgir d’un imaginaire baroque, hermétique à toute logique d’atelier. Pourtant, cette sophistication silencieuse laisse affleurer l’idée d’un travail technique complexe, que la mise en scène choisit délibérément de tenir hors champ afin de préserver l’aura du mythe.

Les films de Tim Burton (Batman, 1989 ; Batman Returns, 1992) offrent une Batmobile conçue comme un artefact quasi mystique : silhouettes gothiques, surfaces organiques, systèmes de défense autonomes. La machine semble surgir d’un imaginaire baroque, hermétique à toute logique d’atelier. Pourtant, cette sophistication silencieuse laisse affleurer l’idée d’un travail technique complexe, que la mise en scène choisit délibérément de tenir hors champ afin de préserver l’aura du mythe.

Crédit photo : DC Comics. © 2005 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman Begins – 2005

À l’inverse, la trilogie de Christopher Nolan (Batman Begins, 2005 ; The Dark Knight, 2008 ; The Dark Knight Rises, 2012) inscrit la Batmobile — devenue Tumbler — dans un environnement rationalisé, pragmatique et militarisé. Conçue comme un prototype industriel, elle suppose une mécanique sophistiquée, des pièces interchangeables, des protocoles d’essai. Pourtant, même dans cet univers qui privilégie la vraisemblance, l’entretien n’est presque jamais montré : l’infrastructure nécessaire au maintien d’une telle machine demeure implicite, maintenue dans l’ombre.

Crédit photo : DC Comics. © 2022 Warner Bros. Entertainment Inc. – The Batman – 2022

Cette dialectique entre visibilité et dissimulation se prolonge dans The Batman (Matt Reeves, 2022), où la Batmobile apparaît sous la forme d’un moteur brut, presque féroce, conçu dans la logique d’un atelier artisanal. Chaque vibration semble attester un travail continu, une mécanique vivante façonnée au quotidien.

À l’autre extrémité du spectre, Batman v Superman : Dawn of Justice (Zack Snyder, 2016) montre une Batmobile militarisée, pensée comme un instrument de guerre — un véhicule dont la logistique d’entretien doit nécessairement être lourde, bien que le film choisisse lui aussi de la maintenir hors du cadre narratif.

Crédit photo : DC Comics. © 2016 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman v Superman – 2016

Au carrefour de ces visions, la figure d’Alfred Pennyworth occupe une place déterminante. Majordome, confident, mais aussi souvent ingénieur discret, il apparaît comme le garant silencieux de la cohérence matérielle du double héroïque de Bruce Wayne. C’est dans Batman v Superman de Zack Snyder que cette dimension technique de son rôle est la plus mise en scène : Alfred y assume pleinement la fonction d’ingénieur en chef, opérant les diagnostics, supervisant les réparations et dialoguant avec la Batcave comme un véritable centre de contrôle. 

Dans l’économie narrative comme dans l’économie symbolique de ces œuvres, Alfred incarne ainsi la main invisible qui veille à la pérennité de la machine et, par extension, à celle du mythe. L’entretien de la Batmobile devient alors le signe d’un équilibre subtil entre puissance et vulnérabilité : derrière la force du héros se trouve toujours un travail de réparation, de surveillance et de soin — un travail auquel Alfred donne un visage.

La série d’articles à venir, introduite ici, se propose ainsi d’explorer, œuvre par œuvre, la manière dont chaque film ou série animée articule cette question de la maintenance, de l’invisible et du soutien technique qui rendent possible l’existence même de la Batmobile. Car interroger la machine, c’est interroger la condition héroïque de Batman elle-même : un mythe qui ne tient que grâce à ceux qui, dans l’ombre, le rendent matériellement possible.

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La Batcave du film – The Batman – 2022 … Entre précarité et authenticité

Crédit photo : DC Comics. © 2022 Warner Bros. Entertainment Inc. – The Batman – 2022

La reconfiguration urbaine du mythe

Dans The Batman (2022), le réalisateur Matt Reeves propose une réinterprétation radicale de la Batcave, marquant une rupture nette avec les représentations antérieures du mythe. En abandonnant la monumentalité technologique et l’esthétique quasi cathédrale des versions précédentes, Reeves ancre son dispositif scénographique dans une matérialité brute, inscrite au cœur de la topographie urbaine de Gotham. Située dans une ancienne station de métro désaffectée — vestige d’une infrastructure souterraine désormais obsolète — la Batcave se présente comme un espace liminal, à mi-chemin entre friche industrielle et atelier clandestin. Ce déplacement géographique et symbolique traduit un glissement de paradigme : la Batcave cesse d’être un sanctuaire isolé, lieu de retrait et de transcendance, pour devenir un interstice au sein de la ville, une zone de passage où se superposent le chaos urbain et l’intériorité tourmentée du justicier.

Une scénographie de la précarité

Sur le plan scénographique, cette nouvelle Batcave se distingue par un dépouillement quasi documentaire. Les murs de brique, les structures métalliques oxydées, la poussière omniprésente et la lumière parcimonieuse composent un environnement d’une matérialité tangible, voire triviale. L’esthétique de la friche, substituée à la grandiloquence architecturale, confère à l’espace une dimension de précarité maîtrisée : tout y paraît provisoire, réaffecté, fonctionnel. Ce choix visuel opère un recentrage du mythe sur la figure de l’enquêteur, ramenant Batman du statut de chevalier technologique à celui de détective urbain. L’équipement minimaliste — poste informatique bricolé, pont élévateur pour la maintenance manuelle de la Batmobile — souligne cette tension entre rudimentaire et contrôle, entre empirisme et obsession méthodique.

Crédit photo : DC Comics. © 2022 Warner Bros. Entertainment Inc. – The Batman – 2022

Un espace symbolique du devenir

Sur le plan symbolique, la Batcave de Matt Reeves incarne un retour au réel, en réaction à l’omniprésence technologique de la vision de Zack Snyder. Elle exprime la condition d’un Bruce Wayne encore en construction, dont l’identité de Batman n’a pas encore atteint sa pleine maturité. L’espace souterrain devient ainsi le reflet d’un processus de formation : un lieu de travail, d’expérimentation et de transformation plutôt qu’un sanctuaire du secret.

Dans cette logique, la Batmobile occupe une place centrale. Loin des versions sophistiquées et futuristes des adaptations précédentes, elle apparaît ici comme une machine artisanale, assemblée manuellement. Véritable prolongement du corps du héros, elle matérialise la tension entre puissance brute et inachèvement, entre instinct et maîtrise. Son moteur brutal, ses soudures visibles, sa mécanique apparente traduisent le même principe de construction progressive qui traverse la Batcave elle-même.

Ainsi, l’ensemble de cet univers souterrain fonctionne comme une métaphore du devenir : la Batcave, la Batmobile et Batman participent d’un même mouvement d’élaboration. Tous trois incarnent un état transitoire, où la quête d’identité se forge dans la matière et la poussière. Cette poétique de l’inachevé réinscrit le mythe dans une dynamique d’authenticité et de fragilité, rappelant que le héros, avant d’être une figure de légende, est d’abord un être en train de se construire.

Conclusion

Ainsi conçue, la Batcave de The Batman se redéfinit comme un véritable laboratoire urbain, un espace liminal où se conjuguent la mémoire de la ville, la matérialité du monde et l’ombre du héros. Ni caverne mythologique ni mausolée monumental, elle devient un interstice entre le visible et l’invisible, où se fabrique, dans la pénombre du réel, la légende encore inachevée du justicier de Gotham.

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Batman Begins – L’effondrement symbolique de la Batcave, la naissance du mythe

Crédit photo : DC Comics. © 2005 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman Begins – 2005

Dans le film Batman Begins de Christopher Nolan diffusé en 2005, la destruction de la Batcave intervient à un moment charnière du récit, marquant la fin d’un cycle fondateur. Loin d’être un simple événement spectaculaire, cet effondrement s’inscrit dans une logique profondément symbolique : celle de la mise à l’épreuve du héros. Par sa mise en scène, Nolan fait de cette séquence un moment de rupture scénographique et narrative où l’espace de la Batcave, jusque-là garant de la cohérence du mythe, se délite sous la pression du chaos.

Une scénographie de la déstabilisation

Bien que la destruction de la Batcave ne soit pas représentée de manière explicite, la séquence finale de l’incendie du manoir Wayne, provoqué par Ra’s al Ghul, en constitue la métaphore visuelle et narrative. L’intensification progressive des effets visuels et sonores culmine avec la chute du monte-charge, entraînant Bruce Wayne et Alfred Pennyworth dans les profondeurs de la Batcave. Jusqu’alors perçue comme un espace de contrôle et d’ordre, la Batcave se voit soudain plongée au cœur du chaos et de la déflagration.

La lumière joue ici un rôle déterminant dans cette déconstruction symbolique. L’obscurité naturelle de la grotte, auparavant garante de son mystère et de sa stabilité, est brutalement traversée par une lumière orangée issue des flammes. Ces éclats intermittents révèlent des fragments du décor ; poutrelles, structures métalliques, parois rocheuses, dont la visibilité fragmentée traduit la désagrégation de l’espace lui-même.

Ainsi, la Batcave, autrefois sanctuaire de retrait et d’unité, se transforme en un lieu de désordre visuel et sensoriel, où s’effondre temporairement l’ordre symbolique qui fondait l’identité du héros.

Une lecture narrative de la destruction comme passage initiatique

Sur le plan narratif, cette destruction s’inscrit dans la logique d’un rite de passage. Après la victoire apparente du héros, la chute de la Batcave marque le passage obligé par le chaos et la déconstruction de l’image du héros en formation. De ses ruines, à la fois physiques et symboliques, émerge non plus un simple justicier, mais une figure légendaire : Batman, transfiguré par l’épreuve, s’élève désormais dans l’ordre du mythe.

Crédit photo : DC Comics. © 2005 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman Begins – 2005

Cette annonce d’une renaissance consécutive à la chute, constitue un motif central dans la dynamique narrative du film. Cette thématique est explicitement formulée à deux reprises par Alfred Pennyworth : d’abord lorsque le jeune Bruce Wayne tombe dans le puits, puis plus tard, dans l’ascenseur, alors qu’Alfred examine les blessures de son maître. Sa réplique — « Pourquoi tombons-nous, Monsieur ?… Pour mieux nous relever. » — condense à elle seule la philosophie du redressement qui articule l’ensemble du récit. Ainsi, la destruction de la Batcave ne saurait être perçue comme une fin, mais bien comme le prélude à sa reconstruction annoncée, inscrivant l’espace du repaire dans un cycle symbolique de mort et de renaissance.

Conclusion

La destruction de la Batcave dans Batman Begins ne constitue pas une péripétie secondaire, mais un moment de reconfiguration fondamentale. Scénographiquement, elle traduit la perte du contrôle et la dissolution de l’ordre. Symboliquement, elle réactive la mémoire du traumatisme originel et confronte le héros à la nécessité d’un nouveau commencement. Narrativement, elle fonctionne comme un seuil, la fin d’un monde souterrain, annonçant l’avènement d’un espace de surface, plus abstrait, dans The Dark Knight.

En ce sens, l’effondrement de la Batcave chez Nolan dépasse la dimension spectaculaire du désastre : il devient un acte de purification symbolique. La destruction du refuge marque la fin de la genèse et ouvre la voie à la maturation du mythe, selon une logique de renouvellement qui fait du chaos non pas la négation de l’ordre, mais sa condition de possibilité.

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La Batcave du film – Batman begins – 2005 … De la matière brute à l’identité héroïque

Crédit photo : DC Comics. © 2005 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman Begins – 2005

Dans le film Batman Begins de Christopher Nolan, diffusé au cinéma en 2005, la Batcave se présente non pas comme un espace préexistant et achevé, mais comme un lieu en devenir, un chantier de symboles où se cristallisent à la fois la renaissance du héros et l’émergence de son dispositif mythologique. Contrairement à la version de Tim Burton où la Batcave apparaissait comme un environnement technicisé, presque monumental, celle de Nolan s’inscrit dans un rapport étroit à la matière brute, à l’élément tellurique et à la logique d’une genèse.

Une scénographie du réalisme et du désordre

La première apparition de la Batcave intervient dans un espace dépourvu d’artifice, un environnement humide, obscur, où la lumière naturelle s’infiltre difficilement. Les surfaces rocheuses suintent, les parois demeurent irrégulières, et le ruissellement constant de l’eau confère à l’ensemble une texture organique, presque vivante. Le dispositif scénographique repose sur un jeu d’oppositions : l’ombre domine l’écran, mais quelques éclats de lumière percolent, révélant ponctuellement des fragments de roche ou d’eau en mouvement. Cette composition lumineuse crée une atmosphère de liminalité, entre obscurité et clarté, entre nature et technique, entre l’homme et le mythe.

L’absence initiale d’aménagement technologique traduit une forme de nudité originelle : la grotte, encore vierge de toute intervention humaine, fonctionne comme un espace matriciel. C’est dans ce vide encore informe que Bruce Wayne entreprend la construction de son identité héroïque. La scénographie exprime alors un rapport dialectique entre le chaos et la structuration : la grotte, lieu du désordre naturel, devient progressivement le socle d’un ordre à venir, celui de la justice organisée sous la figure de Batman.

L’émergence de la technique

Au fur et à mesure de la narration, l’espace subit des transformations fonctionnelles : l’installation de plates-formes, d’éclairages ponctuels, l’utilisation d’un ancien monte charge, jusqu’à la présence du Tumbler, nouvelle incarnation de la Batmobile, qui marque la progression du héros dans la maîtrise de son environnement. Toutefois, ces ajouts demeurent visuellement discrets et partiellement dissimulés, comme absorbés par la topographie de la grotte. La technologie n’y apparaît pas comme une force invasive, mais comme une extension contrôlée de la matière originelle.

Cette approche s’inscrit dans la logique réaliste et matérialiste, qui refuse la spectacularisation néo-gothique des précédentes versions (notamment celles de Burton). Ici, la Batcave ne se donne pas à voir comme un décor théâtral, mais comme un environnement plausible, soumis aux lois de la physique et de la gravité. Ce réalisme scénographique renforce la crédibilité du dispositif narratif, tout en soulignant le rapport organique entre l’homme, son espace et sa technologie.

Symbolique de la descente et de la reconstruction

Sur le plan symbolique, la Batcave représente le lieu de la descente initiatique. Le parcours de Bruce Wayne vers les profondeurs de sa demeure familiale équivaut à une plongée dans son inconscient : il affronte la peur primordiale des chauves-souris qui, enfant, l’avait terrifié. En redescendant dans la grotte, il rejoue le traumatisme originel, mais le convertit cette fois en force de maîtrise et de création.

La scénographie soutient cette symbolique : les verticalités rocheuses, les faisceaux lumineux descendant de la surface, et le mouvement circulaire des colonies de chauves-souris composent un langage visuel de la transformation. La grotte, espace de peur, devient espace de savoir et de pouvoir. C’est dans cette matrice sombre que se forge le personnage de Batman, dont la naissance s’opère littéralement sous terre, avant toute apparition publique.

Une articulation narrative entre espace et identité

Dans Batman Begins, la Batcave ne constitue pas un simple lieu d’opération logistique. Elle agit comme un acteur narratif, au même titre que les personnages. Son état d’inachèvement au début du film reflète l’incomplétude du protagoniste. À mesure que la grotte s’équipe et se structure, le héros se définit, perfectionne son équipement, et accède à sa forme finale. La scénographie matérialise donc la dynamique de la construction identitaire : l’espace, d’abord brut, devient ordonné ; le héros, d’abord fragmenté, devient figure cohérente.

La Batcave de Nolan s’inscrit ainsi dans une logique d’intériorité et de réalisme. Elle ne relève plus du merveilleux technologique, mais du vraisemblable symbolique. En refusant l’ornementation et la monumentalité, Nolan choisit une scénographie du dépouillement : la grotte n’est plus un sanctuaire de puissance, mais une matrice psychologique, un laboratoire d’identité, et le reflet d’une philosophie narrative où l’acte de devenir Batman se confond avec celui de donner forme à son propre espace.

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La Batcave du film – Batman – 1989 … Une esthétique gothique pour une mise en récit du mythe

Crédit photo : DC Comics. © 1989 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman – 1989

Esthétique et scénographie

Dans le film Batman de Tim Burton en 1989, la Batcave est plongée dans une ambiance sombre où quelques éclats ponctuels de lumière artificielle contraste avec l’ombre. Elle est dominée par l’esthétique souterraine d’une grotte minérale, marquée par la rugosité de la matière. Sa scénographie emprunte largement au vocabulaire gothique et industriel : arches monumentales, parois rocheuses suintantes, dispositifs mécaniques massifs. Au coeur de ce décor monumental, un plateau principal est dominé par une vaste plateforme circulaire où trône la Batmobile, comme une relique sacrée au centre d’un sanctuaire.

L’iconographie de la roche brute s’articule à celle du métal noir dans un jeu d’ombres et de sources lumineuses qui découpent l’espace en zones de mystère et d’activité, soulignant la dimension fragmentaire du lieu. La Batcave est conçue comme un labyrinthe de pierre. Des structures métalliques s’intègrent de manière presque organique à la roche, assurant une continuité et guidant le cheminement vers une plateforme éclairée par un halo de lumière froide. Sur cette plateforme, est installé le centre technologique de la Batcave, un assemblage confus, à flanc de roche, d’ordinateurs, d’écrans et d’appareils.

Crédit photo : DC Comics. © 1989 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman – 1989

Mise en scène

Lorsque la caméra de Tim Burton nous montre la Batcave, c’est au travers du regard de Vicky Vale, lorsqu’elle découvre pour la première fois cet antre mythique. Tout, dans la mise en scène, repose sur l’exploration et la retenue : le lieu n’est pas donné d’emblée, il se dévoile par fragments, comme un secret qu’il faut mériter. L’œil du spectateur, guidé par la caméra, avance dans le lieu avec la même prudence que celui de Vicky, oscillant entre fascination et vertige. Le mouvement du cadre épouse la trajectoire de son regard : glissant lentement sur les surfaces, s’attardant sur les machines, s’élevant vers les arches monumentales. Ce n’est pas seulement une exploration architecturale, mais une traversée sensorielle.

Les mouvements de caméra, fluides et mesurés, traduisent l’ambivalence du regard : curiosité, peur, émerveillement. À mesure que Vicky s’avance, la caméra explore à son rythme, s’attarde sur les détails, effleure les surfaces, se perd parfois dans la brume. Ce parallélisme entre son regard et celui du spectateur crée une expérience presque hypnotique : la Batcave devient un espace d’initiation, un passage vers la compréhension du mythe.

Lorsque la caméra s’attarde sur Bruce Wayne, silhouette presque absorbée par les ténèbres, le contraste avec la présence lumineuse de Vicky Vale prend tout son sens. Elle regarde, il se fond. Elle observe la matière, il devient ombre. Ce jeu de perception transforme la Batcave en miroir inversé : c’est moins un espace que l’on visite qu’un esprit que l’on traverse.

Crédit photo : DC Comics. © 1989 Warner Bros. Entertainment Inc. – Batman – 1989

Symbolique

Burton conçoit la Batcave comme un prolongement de la psyché gothique de Batman : une matrice obscure, à la fois de contrôle et d’introspective. Loin d’un simple décor fonctionnel, la Batcave devient ici une architecture mentale, qui matérialise l’intériorité tourmentée du héros dans un espace à la fois naturel, architectural et psychique.

La dualité scénographique, entre nature et artifice, exprime le déchirement intérieur de Bruce Wayne, partagé entre humanité et brutalité, entre héritage familial et croisade nocturne.

Batcave Diorama by Alberto Mazuelos

Technical information

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Mai 2020
8:14
HD 1080p


Scénographie / Scenography

Lire en français

Ce diorama est une interprétation de la Batcave du film Batman de Tim Burton (1989). Tous les éléments de l’iconographie de ce mythe cinématographique sont repris ici. 

Le diorama se compose d’une plateforme métallique imposante, surélevée, entourée de garde-corps, et intégrée dans un  décor rocheux évoquant la texture brute, sombre et suintante de la caverne du film de Tim Burton. Au centre de la composition, une figurine de Bruce Wayne est assis face à des écrans dont l’agencement dans une esthétique rétro-futuriste fidèle à l’imaginaire du film, affichent des visages du Joker incarné par Jack Nicholson.

Sur la droite, une figurine d’Alfred Pennyworth tient l’ouverture d’une porte ouverte, laissant apparaitre le costume de Batman porté par Bruce Wayne dans le film. Au premier plan, sous un modèle réduit de la Batmobile du film est placée sur une plateforme circulaire massive et en surplomb, rappelant la scénographie du film dans laquelle la Batmobile, telle une relique sacrée trône au centre d’un sanctuaire.

Un seul élément de ce diorama n’est pas une référence directe au film de Tim Burton, même si son esthétique est très conforme à l’esprit de la Batmobile, le BatBoat placé sous la plateforme métallique.

La réalisation de ce diorama témoigne d’un remarquable travail d’interprétation esthétique de l’univers visuel de la Batcave de Tim Burton. Ce diorama parvient à condenser, à une échelle miniature, l’essence gothique, technologique et mélancolique du lieu emblématique. Le choix de positionner Bruce Wayne devant le BatComputer et Alfred près de la porte accentue la dimension narrative du diorama. Au delà de la référence à une scène du film, cette composition spatiale traduit le sentiment de solitude et la volonté de contrôle du personnage de Bruce Wayne incarné par Michael Keaton, et la présence bienveillante et domestique du personnage de Alfred Pennyworth, incarné par Michael Gough. 

Les choix de la scénographie de ce diorama, traduisent donc une réflexion sur la symbolique explorée par le film, celle de la Batcave, non comme un simple espace fonctionnel, mais comme un théâtre intérieur, un prolongement matériel de la psyché de Bruce Wayne.

Read in english

This diorama is an interpretation of the Batcave from Tim Burton’s 1989 film Batman. All the iconic elements of this cinematic legend are reproduced here.

The diorama consists of an imposing, raised metal platform, surrounded by guardrails, and integrated into a rocky setting evoking the raw, dark and oozing texture of the cavern in Tim Burton’s film. At the center of the composition, a Bruce Wayne figurine sits facing screens whose arrangement in a retro-futuristic aesthetic faithful to the imagery of the film, displaying faces of the Joker played by Jack Nicholson.

On the right, an Alfred Pennyworth figurine holds open a door, revealing the Batman costume worn by Bruce Wayne in the film. In the foreground, a scale model of the film’s Batmobile is placed on a massive, overhanging circular platform, reminiscent of the film’s set design, in which the Batmobile sits like a sacred relic at the center of a sanctuary.

Only one element of this diorama is not a direct reference to Tim Burton’s film, even if its aesthetic is very much in keeping with the spirit of the Batmobile, the BatBoat placed under the metal platform.

The creation of this diorama demonstrates a remarkable work of aesthetic interpretation of the visual universe of Tim Burton’s Batcave. This diorama manages to condense, on a miniature scale, the gothic, technological and melancholic essence of the emblematic place. The choice of positioning Bruce Wayne in front of the BatComputer and Alfred near the door accentuates the narrative dimension of the diorama. Beyond the reference to a scene from the film, this spatial composition translates the feeling of solitude and the desire for control of the character of Bruce Wayne played by Michael Keaton, and the benevolent and domestic presence of the character of Alfred Pennyworth, played by Michael Gough.

The choices of scenography for this diorama therefore reflect a reflection on the symbolism explored by the film, that of the Batcave, not as a simple functional space, but as an interior theatre, a material extension of Bruce Wayne’s psyche.

Action figures

Bruce Wayne Action figure

Lire en français

L’artiste ne donne aucune information concernant la figurines utilisée. Cependant la figurine représentant Bruce Wayne peut être identifiée comme étant la figurine Bruce Wayne Quick Change de la marque Kenner©️ éditée en 1990. Cette figurine de 4,5″ de hauteur, était vendue avec des accessoires pour transformer la figurine en Batman, qui ont été utilisés dans le diorama.

Read in English

The artist does not provide any information regarding the figurine used. However, the Bruce Wayne figurine can be identified as the Kenner©️ Bruce Wayne Quick Change figurine released in 1990. This 4.5″ tall figurine was sold with accessories to transform the figurine into Batman, which were used in the diorama.

Alfred Pennyworth Action Figure

Lire en français

L’artiste ne donne aucune information concernant la figurine utilisée. Cependant, elle peut être identifiée comme la figurine Alfred Pennyworth de la marque Kenner ©️ éditée en 1990. Cette figurine de 4,5″ de hauteur, était vendue avec des accessoires qui n’apparaissent pas dans le diorama.

Read in English

The artist does not provide any information regarding the figurine used. However, it can be identified as the Alfred Pennyworth figurine from Kenner ©️ released in 1990. This 4.5″ tall figurine was sold with accessories that do not appear in the diorama.

Vehicles

Batmobile

Lire en français

L’artiste ne donne aucune information concernant le modèle réduit utilisé.

Read in English

The artist does not provide any information regarding the figurine used.

Technical details 

In this diorama, there is no integrated lights and no mobile element.

Voir aussi / See Aldo

Story – Pont élévateur – 007

Categorie :

Légende :

Contrôle du câblage de la première armoire électrique dédié au pont élévateur. 

Cette armoire est destinée à regrouper les équipements électroniques et électriques nécessaires à la régulation de vitesse des moteurs du pont élévateur. Cette armoire contient notamment quatre cartes électroniques convertisseurs de fréquence en tension pour convertir les signaux de fréquence variable, issus des capateurs de mesure de la vitesse de rotation des moteurs, en signaux de tension proportionnelle, compatibles avec leurs traitements par une carte Arduino.

Story – Laboratoire – 003

Categorie :

Légende :

Fabrication d’un nouveau portique pour le deuxième écran équipant le poste de travail.

Les portiques des deux écrans, la structure des tables ainsi que des pièces de la plateforme moteur au premier plan sont fabriqués par impression 3D.

Story – Laboratoire – 002

Categorie :

Légende :

Test du nouveau pupitre tactile mobile.

Le pupitre est réalisé à partir d’une carte Arduino Uno et d’un écran tactile TFT 2,8″ Elegoo.

Story – Laboratoire – 001

Categorie :

Légende :

Fabrication d’une nouvelle partie du diorama de la Batcave : le laboratoire d’Alfred.

D’un point de vue pédagogique, ce laboratoire sera destiné aux présentations ludiques des évolutions en cours de développement du diorama avant leur intégration.